MANIFESTE PARADIGMATIKS

« Quand ton regard pénètre longtemps au fond d’un abîme, l’abîme, lui aussi pénètre en toi »

Nietzsche – Par delà le bien et le mal

La perte de sens, une constante dont on use et abuse

« Enquête de sens » ou « en quête de sens » ? Combien de magazine se sont amusés de ce jeu de mots somme toute intéressant, mais pour simplement capter l’attention du lecteur ? Combien d’espoirs nés de la solution du bonheur qui ne se résument qu’à des indications inapplicables à tout le monde ? En effet, si les livres sur le développement personnel fonctionnaient, alors tout le monde serait heureux. Si certains peuvent apporter quelque chose, la plupart n’apportent que des espoirs vains, et surtout le besoin d’en acheter d’autres…

La recherche de sens fait partie de nous. Elle provient de nous-même car elle est déjà présente en nous, depuis le début. Tout est une question de perspective, mais surtout d’envie de la développer. Ce n’est pas parce que l’on refuse la réalité qu’elle n’existe pas. La volonté est la première étape du changement. Si nous souhaitons changer, rien d’autres ni personne ne fera le premier pas à notre place. C’est une forme de responsabilité envers nous-mêmes, mais aussi envers les autres.

Nietzsche souligne avec brio le problème de nos sociétés en quête du bonheur. Regarder est une chose, agir en est une autre. À force de regarder les choses sans agir, nous passons à côté de nous-même. Ainsi pour éviter de tomber dans l’abîme, dans le piège de l’auto-sabotage, nous avons mieux à faire que de simplement regarder les trains qui passent. Devenons les passagers, voire le conducteur de ce train de la vie.

C’est aussi facile que complexe. Nous ne savons plus trop où aller, et nous hésitons toujours plus à nous positionner, décider. Or, c’est par la force de nos décisions, de nos actions, que nous pouvons tracer notre chemin de vie et devenir acteurs. La perte de sens est une perte de la capacité à se questionner. Bien se questionner, c’est le début du bonheur. Le questionnement nous apporte des éléments de réponses, souvent sous forme d’autres questions. C’est ici que la magie opère, et que tout reprend un sens, surtout votre vie.

« Tu es l’égal de l’esprit que tu conçois. »

Goethe – Faust

La recherche de sens, une nouvelle constante dont il faut user et abuser

Une recherche de sens, oui mais laquelle ? Quel sens donner au sens lui-même, pourquoi ? comment ?

Il n’y a pas 36 méthodes pour donner du sens à ce qui semble ne pas en avoir. Nous pourrions même aller jusqu’à dire qu’il n’y en a véritablement qu’une seule : celle du questionnement, que nous avançons avec fierté et envie. Et si les réponses ne prennent d’autres formes que de novelles questions, c’est que nous avançons toujours plus dans la connaissance de nous-même. Avancer dans la connaissance de soi, c’est déjà un grand pas dont nous ne devons pas cacher la fierté. Nombre de personnes de nos entourages se cachent derrières leurs doutes alors que ce sont ces doutes qui permettent de mieux s’affirmer. Le doute, c’est l’humilité. Le doute, c’est la volonté de remettre en cause une situation qui ne nous convient pas. Le doute, c’est se poser les bonnes questions et ainsi avancer sur son chemin dans les meilleures conditions.

L’objet du questionnement est de mettre en perspective quelque chose, et de le travailler. En d’autres termes, cela revient à déconstruire, puis reconstruire, mais sans les multiples biais et croyances qui nous animent et que nous entretenions. C’est ainsi qu’un sens nouveau qui nous est propre,  qui nous convient, et qui nous recentre apparaît.

En résumé : se questionner nous permet d’être nous-même.